L’œuvre d’Hippocrate fait mouche auprès des médecins modernes
L’œuvre d’Hippocrate fait mouche auprès des médecins modernes
Hippocrate, le médecin grec, souvent appelé le Père de la médecine, commençait son manuel médical intitulé » Les Aphorismi » par le préambule suivant qui n’est généralement que partiellement cité et presque universellement mal interprété :
A½ Î²Î¯Î¿Ï Î²Î±ÏÏÏ,
A¼¡ Î’á½² ÏÎνÎ- μακÏή,
A½ Î’á½² καιÏá½¸Ï á½Î¾ÏÏ,
A¼¡ Î’á½² Ïεá¿Ïα ÏÏαΠ« εÏή,
A¼¡ Î’á½² κÏÎ¯Ï¹Ï ÏαΠ« εÏή.
La vie est courte,
et l’art long,
l’opportunité est fugace,
les expérimentations périlleuses,
et le jugement difficile.
Les deux premiers vers sont connus, et couramment cités par les gens de mon âge. Elles sont prononcées à certains moments, comme à la fin d’une longue journée en partageant une bonne bouteille de vin. Elles sont censées communiquer dans le sens où l’on devrait essayer de profiter de la vie tant qu’elle dure. Un peu comme « mange, bois et sois joyeux, car demain nous pouvons mourir ». D’autres ont interprété ces deux lignes comme disant que si notre temps sur cette terre est court, les œuvres d’art peuvent durer beaucoup plus longtemps.
Précédemment par le Dr McDonnell : Dépoussiérez-vous
Lire l’ensemble du passage et savoir qu’Hippocrate s’adressait à ses confrères médecins et étudiants en médecine permet de comprendre qu’il ne s’agit pas d’une quelconque déclaration philosophique sur la transcendance de la musique ou de la poésie.
Le sens de » la vie est courte » est clair, mais l’affirmation selon laquelle l’art est long fait référence à la longue période de temps nécessaire à un médecin pour maîtriser son art ou son métier. Les médecins d’aujourd’hui ne sont que trop conscients des nombreuses années d’études et de satisfaction différée nécessaires pour obtenir un jour la certification du conseil d’administration. De même, nous, médecins d’aujourd’hui, utilisons l’expression « état de l’art » lorsque nous parlons de techniques chirurgicales ou de thérapies médicales avancées, et nous ne faisons pas référence à la peinture ou à la musique. Un spécialiste suggère qu’Hippocrate nous disait qu' »il faut beaucoup de temps pour maîtriser nos connaissances médicales et notre expertise technique, puis il nous reste un temps relativement court pour mettre cette compétence en pratique. « 1 Ces deux ou trois décennies de pratique représentent notre « opportunité fugace. »
En tant que personne engagée dans des essais cliniques de médicaments ophtalmiques et de dispositifs chirurgicaux depuis deux ou trois décennies, j’ai une affection particulière pour la ligne qui parle des risques de la recherche sur les sujets humains : « expérimentations périlleuses ». Mon sentiment est qu’il y a plusieurs siècles, lorsque la science médicale était rudimentaire et qu’il n’y avait pas de conseils d’examen institutionnels, il était en effet extrêmement périlleux de demander à un médecin d’expérimenter sur sa santé.
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La ligne de conclusion – « et jugement difficile » – est belle dans son euphémisme et me fait penser aux moments de la carrière d’un médecin où il n’y a pas de données scientifiques claires pour guider les soins d’un patient, mais un certain nombre d’options avec différents avantages et inconvénients potentiels. Dans ces situations, le médecin ou le chirurgien doit assumer la responsabilité de porter un jugement sur la meilleure voie à suivre pour son patient. Pris dans son ensemble, mon évaluation de ce travail d’Hippocrate est qu’il s’adresse à son public et l’alerte sur certains défis clés auxquels un médecin doit faire face.
À noter que les travaux récents de Pierre Delecto, un obscur et controversé spécialiste du grec ancien travaillant à Baltimore, suggèrent que l’effacement de l’encre sur plus de deux millénaires a fait que la dernière ligne de ce paragraphe introductif a été négligée jusqu’à présent. L’ajout de cette sixième ligne, jusqu’alors inconnue, souligne véritablement la connaissance remarquable qu’Hippocrate avait de la pratique médicale :
La vie est courte,
et l’art long,
l’opportunité est fugace,
les expérimentations périlleuses,
et le jugement difficile,
et obtenir un paiement raisonnable et rapide des compagnies d’assurance impossible.