Dans le monde de l’agriculture animale, l’industrie laitière est souvent considérée comme le moindre des maux. Nous sommes à peu près entraînés à associer la production laitière au bonheur. Les dessins de vaches sur les pots de yaourt sont toujours souriants, les vaches laitières californiennes ont leurs propres publicités où elles chantent et dansent littéralement de joie. Pourquoi n’aurions-nous aucune raison de croire que la vie d’une vache laitière est tout sauf fabuleuse et à la limite de l’euphorie ?
Si nous souhaitons que la vie des vaches laitières soit vraiment ainsi, la réalité est beaucoup, beaucoup plus sombre. Rien qu’aux États-Unis, les exploitations laitières produisent environ 196 milliards de gallons de lait par an. Pour atteindre ces rendements élevés, l’industrie laitière s’est transformée en une opération industrielle où les vaches sont maintenues dans de petits espaces confinés, imprégnées et traites en permanence. La vache laitière d’aujourd’hui, élevée dans une ferme industrielle, produit environ 100 livres de lait par jour, soit près de 10 fois plus que ce qu’une vache moyenne produirait naturellement. Tous ces facteurs combinés ne permettraient guère d’obtenir les vaches exaltées que l’on voit sur les panneaux publicitaires.
Une partie de l’équation laitière qui est souvent oubliée est ce qui arrive au veau. Pour qu’une vache femelle puisse produire du lait, il faut qu’elle ait récemment mis bas. Dans la nature, le lait produit par la mère servirait à nourrir son bébé, mais dans l’industrie laitière, ce lait est détourné vers les humains et le bébé semble disparaître de l’équation. Pour vous donner une idée de la façon dont l’industrie laitière a fondamentalement modifié le cycle de vie naturel d’une vache, examinons la vie d’un veau laitier.
Naissance
La durée de vie moyenne d’une vache laitière est de cinq ans. Pendant ces cinq années de vie, la vache est fécondée chaque année, avec seulement quelques petits mois de repos entre les deux. La période de gestation des vaches est de neuf mois, comme pour les humains. Le lien entre la mère et le veau peut se tisser aussi rapidement que cinq minutes après la naissance. Lorsqu’un veau laitier naît, il reste avec sa mère pendant quelques heures, puis on l’emmène. Un veau qui n’est pas né dans l’industrie de l’agriculture animale restera avec sa mère et l’allaitera jusqu’à un an.
Après la naissance, la vie d’un veau laitier peut se dérouler de deux façons, dépendant en grande partie du sexe du bébé. Si le veau est un mâle, il sera placé dans une caisse à veau où il sera attaché au cou et retenu pour lui interdire tout mouvement. Comme les vaches mâles ne grandiront pas pour produire du lait, elles sont considérées comme des « déchets » pour un producteur laitier et généralement vendues pour produire du veau.
Le veau vivra dans la caisse jusqu’à 20 semaines, nourri uniquement d’un substitut de lait qui ne contient ni fer ni fibres. Ce régime rend les veaux anémiques, ce qui se traduit par la couleur pâle et chair des morceaux de veau. Les veaux ne sont sortis de leur cage que lorsqu’il est temps de les transporter vers l’abattoir. La plupart d’entre eux ne peuvent pas marcher ou supporter leur propre poids car leurs muscles sont très peu développés. Environ un million de veaux mâles connaissent ce sort chaque année.
Un veau femelle sera élevé pour devenir une vache laitière, tout comme sa mère. Mais d’abord, elle se fait couper la queue, ou couper court, vers l’âge de six semaines, souvent sans aucun traitement antidouleur. Cette opération peut provoquer des lésions nerveuses permanentes qui entraîneront des douleurs chroniques chez la vache. Vers l’âge de six mois, le veau sera « débourré », un processus qui consiste à brûler l’os qui donnera naissance aux cornes. Étant donné que les vaches sont gardées dans des quartiers si proches, les cornes peuvent être dangereuses !
Adolescence
Une vache laitière aura son premier veau lorsqu’elle aura environ deux ans. Après avoir mis bas, elle ressentira la douleur de se voir retirer son premier enfant. Quelques heures après, elle sera placée sur une machine à traire. Elle produira du lait pendant environ 10 mois après l’accouchement, mais après trois semaines de temps, elle sera « prête » à concevoir un autre enfant.
La ferme laitière industrielle moyenne abritera environ 700 vaches, toutes à l’intérieur dans une salle de traite. La plupart des vaches passent toute leur vie à l’intérieur sur des sols durs en béton, traites trois fois par jour.
Pour que les vaches produisent le plus de lait possible, on leur donne souvent des hormones de croissance dans leur alimentation. La surproduction de lait entraîne souvent une mastite qui est une inflammation douloureuse du pis. On estime que 30 à 50 % des vaches laitières souffrent de cette affection. Dans les exploitations biologiques, les vaches ne reçoivent pas d’antibiotiques pour traiter l’infection.
Durant sa première année de production laitière, on s’attend à ce que ce jeune veau produise 20 000 livres de lait. L’intense drainage métabolique que représente la production d’un tel volume de lait chaque jour épuise le système immunitaire des vaches, ce qui les rend plus sensibles aux maladies. L’expérience de se tenir sur un sol en béton dur et d’être constamment alourdie par le lait ou un bébé rend de nombreuses vaches boiteuses. On estime que 75 % des vaches « couchées » (en mauvaise santé, immobiles) proviennent de l’industrie laitière.
Une vache adolescente qui n’est pas élevée dans une ferme industrielle sera autorisée à paître dans les pâturages et à manger de l’herbe, plutôt que des aliments céréaliers pompés aux hormones et aux antibiotiques. Les vaches sont des animaux très sociaux, il est donc probable que ce jeune veau passe ses journées en compagnie de ses amis – les vaches, comme les humains ont des meilleurs amis. Il est peu probable que cette vache développe des mastites ou des problèmes de pieds, en attendant des circonstances étrangères.
L’âge adulte
La plupart des vaches de l’industrie laitière sont envoyées à l’abattoir à l’âge de cinq ans, soit parce que leur production de lait a ralenti, soit parce qu’elles sont trop malades pour être productives. Environ 40 % des vaches sont boiteuses lorsqu’elles arrivent à l’abattoir. Ces vaches sont généralement utilisées pour fabriquer du bœuf de qualité inférieure, des aliments pour animaux de compagnie ou de la soupe.
La durée de vie naturelle d’une vache peut atteindre jusqu’à 25 ans. Ces vaches peuvent atteindre un poids de 2 300 livres, soit beaucoup plus que leurs homologues des fermes industrielles qui n’atteignent qu’environ 900 livres. Au cours de leur vie, les vaches produisent du lait pendant environ huit ou neuf ans, en fonction du nombre de veaux qu’elles élèvent. Les veaux de ces vaches se nourrissent trois fois par jour et il n’y a aucune menace que la vache mère « explose » ou soit rendue trop inconfortable si un humain n’intervient pas pour la traite.
La composition d’une vraie vache heureuse
Lorsque l’on met côte à côte, la définition de ce qui fait une vache vraiment heureuse est facilement apparente. Les vaches sont des êtres sensibles, intelligents et émotionnels qui connaissent la douleur et la peur dans la vie de la même manière que les humains. La vie d’un veau dans l’industrie laitière est très différente de celle d’une vache qui peut vivre comme la nature l’a prévu. Nous avons manipulé et fabriqué génétiquement la vie d’une vache laitière pour nos propres gains et lorsque vous regardez le triste produit, il semble que cette industrie ne soit guère exempte de la cruauté associée à la production de viande.
Heureusement pour nous, il n’y a aucune raison pour que nous ne puissions pas supprimer notre propre contribution à cette cruauté. Bien que l’industrie laitière vous dise que les humains ont besoin du lait de vache pour le calcium, ce n’est guère le cas. Découvrez ces superbes sources de calcium non laitières. Et n’oubliez pas que les personnes qui ont fabriqué le mythe selon lequel le lait est synonyme d’os solides vous ont également dit que les vaches laitières étaient heureuses…
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