Comment traiter le PTSD chez les patients présentant des troubles de l’humeur comorbides

Le trouble dépressif majeur (TDM) et les troubles du spectre bipolaire sont associés à certains symptômes de l’état de stress post-traumatique (PTSD) – et entièrement définis. De nombreuses expériences traumatiques peuvent entraîner cette comorbidité, les plus courantes étant l’exposition ou le fait d’être témoin d’un combat pour les hommes et le viol et les agressions sexuelles pour les femmes.1

Le traumatisme a des implications pronostiques et thérapeutiques majeures pour les patients souffrant de troubles affectifs, y compris ceux dont les symptômes ne répondent pas aux critères diagnostiques complets du SSPT. Cet article vise à aider les cliniciens en :

  • présentant des preuves caractérisant le chevauchement entre les troubles affectifs et le PTSD
  • révisant les preuves que le spectre bipolaire peut être plus large que ce que l’on pense généralement, une idée qui affecte le traitement du PTSD
  • défendant le dépistage systématique du PTSD pour tous les patients atteints de maladies affectives
  • recommandant des traitements du PTSD adaptés au trouble affectif comorbide du patient.

Chevauchement du traumatisme et de la maladie affective

Le TSPT est remarquablement comorbide avec les troubles de l’humeur. Les Américains atteints de TDM et de trouble bipolaire (BPD) sont respectivement 7 et 9,4 fois plus susceptibles de répondre aux critères du SSPT que les personnes de la population générale, selon les rapports de cotes que Kessler et al2 ont calculés à partir de la base de données de la National Comorbidity Survey.

Je n’ai jamais vu un patient atteint de SSPT qui ne répondait pas également aux critères d’un trouble affectif. La concomitance du PTSD et du MDD n’est pas le produit d’un chevauchement des critères de diagnostic. Rather, evidence indicates these are distinct diagnostic entities.3 A review of diagnostic criteria for PTSD and hypomania/mania leads to the same conclusion.

Bipolar spectrum disorders

DSM-IV-TR assumes that mood disorders fall neatly into boxes. Other data (Table 1)4–8 indicate that these disorders fall along a continuum or—more conservatively—that the scope of bipolarity is much wider than DSM-IV-TR recognizes. This is a controversial topic, and the individual clinician’s position could impact how one manages PTSD patients.

Table 1

Evidence of bipolar spectrum features in major depressive episodes

Study Design Conclusion
Akiskal and Mallya, 19874 200 community mental health clinic patients diagnosed as having MDD 50% could be classified as having a bipolar disorder
Benazzi, 19975 203 consecutively presenting patients with depression 45% met criteria for bipolar II disorder
Akiskal and Benazzi, 20056 563 consecutive patients presenting with a DSM-IV-diagnosed MDE 58% showed features of bipolar II disorder
Akiskal et al, 20067 493 patients in a French national study presenting with MDE 65% were determined to fall along the ‘bipolar spectrum’
Rabakowski et al, 20058 880 Polish outpatients presenting with MDE 40% met criteria for bipolar disorder
MDD: trouble dépressif majeur ; EDM : épisode dépressif majeur

Dans cet article, j’inclus le trouble bipolaire I, le trouble bipolaire II et la dépression mixte dans les  » troubles du spectre bipolaire « . » Si l’on accepte cela – et c’est ce que je fais – il s’ensuit que 50 % à 70 % de tous les épisodes dépressifs majeurs (EDM) sont de nature bipolaire.4-9 Selon votre cadre de pratique, vous pouvez observer un taux de base plus ou moins élevé de troubles du spectre bipolaire.

La dépression mixte n’est pas reconnue dans le DSM-IV-TR, et le but de cet article n’est pas de défendre son inclusion en tant que phénomène du spectre bipolaire. Une définition proposée de la dépression mixte9 requiert la présence d’un EDM contaminé par ≥3 caractéristiques d’hypomanie ou de manie, sans euphorie ou estime de soi/grandiosité gonflée (tableau 2).10

Certains experts pensent que des épisodes d’hypomanie et de manie surviennent fréquemment dans l’évolution de la maladie des personnes souffrant de dépression mixte ; en effet, la dépression mixte est un prédicteur d’une évolution bipolaire. Elle est observée en consultation externe9 et en milieu hospitalier.11 Les formes courantes de dépression mixte se caractérisent par des combinaisons d’irritabilité, d’agitation psychomotrice (légère à sévère), de bavardage accru (qui peut ne pas aller jusqu’à un discours franc et pressé), de pensées rapides ou  » encombrées  » (ou  » suractivité mentale « ) et de distractibilité. En dehors de l’augmentation de l’estime de soi/grandiosité, tous les symptômes correspondant au critère B du DSM-IV-TR pour un épisode hypomaniaque ou maniaque peuvent être observés dans la dépression mixte. La psychose est un critère d’exclusion de la dépression mixte.

La dépression mixte répond mal à la monothérapie antidépressive. Des études de validation suggèrent que la dépression mixte est une variante bipolaire, déterminée par sa capacité à prédire une évolution bipolaire et son association avec des antécédents familiaux de troubles bipolaires et l’âge de survenue9.

Tableau 2

Caractéristiques diagnostiques d’un épisode hypomaniaque, critères A et B du DSM-IV-TR

A. Une période distincte d’humeur élevée, expansive ou irritable de façon persistante, qui dure tout au long d’au moins 4 jours et qui est clairement différente de l’humeur habituelle non déprimée.

B. Pendant la période de perturbation de l’humeur, 3 ou plus des symptômes suivants ont persisté (4 si l’humeur est seulement irritable) et ont été présents à un degré significatif :
1) estime de soi gonflée ou grandiosité
2) diminution du besoin de sommeil (par exemple, se sent reposé après seulement 3 heures de sommeil)
3) plus bavard que d’habitude ou pression pour continuer à parler
4) fuite des idées ou expérience subjective que les pensées s’emballent
5) distractibilité (ie, attention trop facilement attirée par des stimuli externes sans importance ou non pertinents)
6) augmentation de l’activité dirigée vers un but (soit socialement, au travail ou à l’école, soit sexuellement) ou agitation psychomotrice
7) participation excessive à des activités agréables qui ont un potentiel élevé de conséquences douloureuses (par exemple, la personne se livre à des achats effrénés, à des indiscrétions sexuelles ou à des investissements commerciaux insensés).

Source : Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux, 4e éd, texte révisé. Washington, DC : American Psychiatric Association ; 2000

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