Le diagnostic de rupture des membranes par les méthodes traditionnelles de détermination du papier nitrazine et de cristallisation des fougères a été rapporté comme étant précis à 93-98%. Bien que la présence de contaminants dans le liquide amniotique ait été signalée comme réduisant cette précision, la littérature est contradictoire concernant ces effets. Nous avons examiné l’effet de la contamination sanguine sur la précision du diagnostic de rupture des membranes. Du liquide amniotique a été obtenu chez 38 patientes entre 16 et 38 semaines d’âge gestationnel qui ont subi une amniocentèse. Le liquide amniotique a été immédiatement mélangé avec du sang de cordon fœtal fraîchement obtenu et hépariné à des concentrations variables (sang/liquide amniotique 1:5, 1:10, 1:20). Les lames ont été examinées au microscope pour détecter la présence de fougères. Tous les échantillons étaient positifs aux fougères, mais beaucoup présentaient des fougères atypiques décrites comme « squelettisées ». Plus la concentration de sang par rapport au liquide amniotique augmentait, plus le nombre de fougères atypiques augmentait (32 sur 38 à 1:5, 22 sur 38 à 1:10 et neuf sur 38 à 1:20). Nous concluons que la présence de sang peut modifier la morphologie de la fougère, mais n’agit pas comme un contaminant qui affecterait la précision du test.