Brian De Palma fête son 78e anniversaire le 11 septembre 2018. Si ses films vont du sublime à l’atroce, on ne peut nier l’impact qu’il a eu sur le cinéma. En l’honneur de son anniversaire, revenons sur 20 de ses plus grands films, classés du pire au meilleur.
De Palma a commencé sa carrière de cinéaste en réalisant des longs métrages underground tournés avec un petit budget, dont beaucoup avaient pour vedette un jeune Robert De Niro. Il s’est révélé avec le thriller inspiré d’Hitchcock « Sisters » (1973), avec Margot Kidder dans le rôle d’une paire de jumeaux siamois tueurs. Le maître du suspense servira de muse à De Palma tout au long de sa carrière, influençant des films tels que « Obsession » (1976), « Dressed to Kill » (1980), « Blow Out » (1980) et « Body Double » (1984), tant sur le plan du style que du fond.
Il connaît son premier succès au box-office avec « Carrie » (1976), une adaptation du roman glaçant de Stephen King sur une adolescente timide (Sissy Spacek) dotée de télékinésie. Le film a valu des nominations aux Oscars à Spacek et Piper Laurie (dans le rôle de la mère religieusement fanatique de Carrie), respectivement pour la meilleure actrice et le meilleur second rôle.
Bien que plusieurs de ses films aient concouru ou gagné des Oscars (notamment « Les Incorruptibles », qui a valu à Sean Connery un trophée de meilleur second rôle en 1987), De Palma n’a jamais été personnellement nommé pour un Oscar. Il a cependant concouru aux Razzies à plusieurs reprises, notamment pour quelques films (« Dressed to Kill », « Scarface » et « Body Double ») qui ont depuis été désignés comme faisant partie de ses meilleurs (on ne peut malheureusement pas en dire autant de « Le bûcher des vanités » ou de « Mission to Mars »).
La réputation de De Palma a grandi parmi les cinéastes qui apprécient son flair visuel, ses éclairs d’humour et sa fascination pour le gore. Il a récemment fait l’objet d’un documentaire sur l’ensemble de sa carrière, « De Palma » (2016), réalisé par Noah Baumbach et Jake Paltrow.
Tournez notre galerie de photos des 20 plus grands films de De Palma, y compris quelques joyaux pour lesquels il a sans doute été snobé aux Oscars.
20. LE DAHLIA NOIR (2006)
Admettez que « Le Dahlia noir » est un film assez mitigé. Du côté positif, c’est une beauté à regarder, avec la cinématographie de Vilmos Zsigmond, nommée aux Oscars, qui capture parfaitement la fumée et les ombres du film noir classique. Josh Hartnett et Aaron Eckhart incarnent un couple de détectives de Los Angeles qui enquêtent sur le meurtre tristement célèbre d’Elizabeth Short – plus tard connue sous le nom de « Dahlia noir » – une ingénue de la liste B retrouvée brutalement assassinée en 1947.
19. CASUALTIES OF WAR (1989)
Dans « Casualties of War », Michael J. Fox joue un soldat de la guerre du Vietnam qui se dispute avec son commandant (Sean Penn) et le reste de son peloton au sujet de l’enlèvement, du viol et du meurtre d’une jeune Vietnamienne. Bien que le film soit gêné par sa structure en flash-back et une fin qui tente d’imposer une conclusion heureuse sur une histoire sinistre, les performances de Fox et Penn sont électrisantes.
18. GREETINGS (1968)
De Palma a fait ses débuts en tant que cinéaste underground avec plusieurs productions à micro-budget, dont beaucoup mettent en vedette un jeune Robert De Niro. Dans « Greetings », un jeune coureur de jupons (Jonathan Warden) enrôle ses meilleurs amis – l’un est un fou de conspiration (Gerrit Graham), l’autre un cinéaste en devenir (De Niro) – pour l’aider à éviter le service militaire.
17. FEMME FATALE (2002)
« Femme Fatale » voit De Palma voyager à travers l’Europe pour un thriller noir sexy. Rebecca Romijn-Stamos joue le rôle d’une blonde glaciale hitchcockienne qui vole pour 10 millions de dollars de diamants sur le corps d’un top model au Festival de Cannes. Alors qu’elle tente d’éviter d’être capturée, elle ne cesse de tomber sur un paparazzo nommé (Antonio Banderas) qui la prend continuellement en photo aux moments les plus inopportuns.
16. SALUT, MAMAN ! (1970)
Suite partielle de « Greetings », « Hi, Mom ! » voit Jon Rubin (Robert De Niro reprenant son rôle précédent) revenir du Vietnam avec le rêve de devenir un cinéaste pornographique. Il commence à filmer ses voisins d’en face dans le style « voyeurisme » et finit par rencontrer l’un d’entre eux. Dans ses voyages à travers New York, il tombe dans un groupe de théâtre radical qui monte une production intitulée « Be Black, Baby. »
15. PASSION (2012)
De Palma est revenu en forme avec ce remake sexy du thriller français de 2010 « Crimes d’amour ». Rachel McAdams joue le rôle d’une ambitieuse publicitaire qui s’affronte avec sa protégée calculatrice (Noomi Rapace) pour se venger de sa liaison avec son fiancé (Paul Anderson). Les choses s’intensifient rapidement, du vol de crédit à l’humiliation publique en passant par le meurtre.
14. OBSESSION (1976)
Ce n’est pas un petit secret que De Palma a une dette de gratitude envers Alfred Hitchcock, et l’admiration du réalisateur pour le maître du suspense est certainement évidente dans ce pseudo-remake de « Vertigo ». Écrit par Paul Schrader, il met en vedette Cliff Robertson dans le rôle d’un homme d’affaires important de la Nouvelle-Orléans qui devient obsédé par une jeune femme (Genevieve Bujold) qui ressemble à sa défunte épouse.
13. BODY DOUBLE (1984)
« Body Double » est l’un de ces grands divertissements de De Palma, un hommage à Hitchcock rempli du genre de violence graphique et de sexualité que le vieux Hitch ne pouvait qu’éluder. Craig Wasson incarne un acteur qui ne cesse de perdre des rôles à cause de sa claustrophobie invalidante. Alors qu’il squatte le canapé de son ami, il commence à espionner sa belle voisine (Deborah Shelton) à travers un télescope, puis la voit se faire assassiner de la manière la plus brutale qui soit.
12. SNAKE EYES (1998)
« Snake Eyes » démarre sur les chapeaux de roue : un plan soutenu en Steadicam suivant le flic véreux de Nicolas Cage dans les couloirs et l’arène d’un casino clinquant d’Atlantic City pendant un match de boxe à fort enjeu, pour se terminer par l’assassinat du secrétaire américain à la Défense. Le reste du film a du mal à être à la hauteur de cette ouverture, alors que le détective tente de résoudre le meurtre avec l’aide d’un copain de la Marine (Gary Sinise) et d’une femme mystérieuse (Carla Gugino) remplie de secrets.
11. RAISING CAIN (1992)
« Raising Cain » est le film de De Palma le plus enjoué, une ode en forme de clin d’œil à « Psychose » avec John Lithgow qui offre l’une de ses meilleures performances (ou cinq, pour être exact). Il incarne le Dr Carter Nix, un psychologue pour enfants qui étudie sa fille de manière obsessionnelle. Il s’avère que Carter souffre d’un trouble des personnalités multiples, provoqué par son père diabolique (Lithgow encore), et sa manie devient dangereuse lorsque sa femme (Lolita Davidovich) décide de le quitter pour un autre homme (Steven Bauer).
10. MISSION : IMPOSSIBLE (1996)
De Palma a contribué à lancer la très lucrative « Mission : Impossible » avec cette réimagination de la série télévisée des années 1960. Tom Cruise incarne Ethan Hunt, un espion américain surentraîné qui doit laver son nom lorsqu’il est soupçonné de déloyauté. Les séquences d’action sont spectaculaires, d’un vol d’ordinateur sur un fil à haute tension à une poursuite à grande vitesse entre un train et un hélicoptère.
9. THE FURY (1978)
De Palma a suivi « Carrie » avec un autre film d’horreur sur des adolescents télékinésiques, prouvant qu’on ne peut vraiment pas avoir trop d’une bonne chose. Kirk Douglas incarne un ancien agent du gouvernement dont le fils (Andrew Stevens) est kidnappé par un infâme associé (John Cassavetes) afin d’utiliser ses pouvoirs psychiques à des fins maléfiques. Il demande l’aide d’une autre lycéenne médium (Amy Irving) pour retrouver son fils avant qu’il ne soit trop tard.
8. LES INCROYABLES (1987)
De Palma est entré dans le domaine du cinéma de prestige avec cette épopée de gangs. Il raconte l’histoire vraie de la façon dont l’agent fédéral Eliot Ness (Kevin Costner) a réuni une équipe hétéroclite pour faire tomber le gangster Al Capone (Robert De Niro), à l’époque de la Prohibition. Sean Connery a remporté l’Oscar du meilleur second rôle pour avoir incarné Jimmy Malone, un policier irlando-américain qui convainc Ness que la seule façon de vaincre les malfrats de Capone est de se battre à la dure.
7. CARLITO’S WAY (1993)
Dix ans après « Scarface », De Palma a retrouvé Al Pacino pour une autre épopée mafieuse des temps modernes, une sorte de cousin spirituel de leur précédente collaboration. Pacino joue le rôle de Carlito Brigante, un ancien détenu portoricain qui tente de refaire sa vie à l’extérieur. Il s’engage à rester en dehors de la drogue et du crime, et entame même une romance avec une belle danseuse de ballet (Penelope Anne Miller).
6. DRESSED TO KILL (1980)
« Dressed to Kill » a fait sensation lors de sa sortie en 1980, suscitant l’indignation pour sa violence envers les femmes et la représentation d’un tueur transsexuel. Angie Dickinson joue le rôle d’une femme au foyer qui consulte un psychiatre (Michael Caine) pour trouver la source de sa frustration sexuelle. Lors de la visite d’un musée, elle rencontre un bel inconnu et le suit jusqu’à son appartement pour des ébats extraconjugaux. Elle décide de partir, seulement pour être brutalement tranchée à mort par une vicieuse blonde maniant un rasoir.
5. SISTERS (1973)
Après des années en tant que réalisateur indépendant de comédies politiquement chargées et contre-culturelles, De Palma s’est finalement imposé avec ce thriller psycho-sexuel. Margot Kidder incarne Danielle et Dominique, des jumelles siamoises séparées à la naissance. Lorsque Danielle ramène un homme séduisant dans l’appartement, Dominique le poignarde brutalement à mort, à la grande surprise d’une jeune journaliste industrieuse (Jennifer Salt) qui assiste au meurtre.
4. PHANTOM OF THE PARADISE (1974)
« Phantom of the Paradise » est l’une des entrées les plus étranges de la filmographie de De Palma, une mise à jour rock-and-roll du « Fantôme de l’Opéra » qui est à la fois une comédie musicale, un film d’horreur et une satire qui a fait un gros flop lors de sa sortie initiale. Le temps a rendu un verdict différent, et le film est depuis devenu culte. Paul Williams incarne un musicien qui vend son âme pour que la femme de ses rêves (Jessica Harper) interprète ses chansons, mais finit par être horriblement défiguré et hante une boîte de nuit populaire dirigée par le producteur de disques (William Finley) qui l’a trahi.
3. BLOW OUT (1981)
De Palma est au sommet de son art dans « Blow Out », un tour de force visuel avec certains des personnages les plus aboutis du réalisateur. John Travolta incarne un preneur de son de Philadelphie qui enregistre par inadvertance l’assassinat d’un candidat à la présidence. Nancy Allen dégage du charme et de la chaleur dans le rôle d’une prostituée qui a été témoin du meurtre et dont la vie pourrait également être en danger.
2. SCARFACE (1983)
Un film typifie-t-il mieux que « Scarface » l’attitude avide de cocaïne, complaisante et cupide des années 1980 ? L’épopée de gangsters stylée, flashy et sanglante de De Palma est portée par la performance d’Al Pacino dans le rôle de Tony Montana, un immigrant cubain qui arrive à Miami et prend le contrôle d’un cartel de drogue. Pacino est réglé à fond sur 11, mâchant le décor art déco plus vite que sa mitraillette ne peut égrener les balles.
1. CARRIE (1976)
Ce n’est pas une surprise que « Carrie » soit un film d’horreur hypnotique et terrifiant. Après tout, cette adaptation du roman surnaturel de Stephen King est le genre de matériau dans lequel De Palma a excellé tout au long de sa carrière. Ce qui est surprenant – et ce qui en fait peut-être le plus grand film que le réalisateur ait jamais fait – c’est la performance tendre et déchirante qui en est le centre. Sissy Spacek a été nommée aux Oscars pour son rôle de Carrie White, une adolescente timide et isolée, protégée par sa mère fanatiquement religieuse (Piper Laurie, prétendante au titre de second rôle féminin). Elle est invitée au bal de fin d’année de son lycée par le beau gosse de la ville (William Katt), pour être humiliée lorsqu’un seau de sang de porc est cruellement déversé sur elle.