On dit souvent aux patients souffrant de la goutte d’éviter certains aliments qui pourraient déclencher une crise de goutte. Certains de ces déclencheurs n’ont pas été étayés par la littérature médicale, mais des preuves anecdotiques montrent qu’ils existent.
Maintenant, une nouvelle étude publiée dans le numéro du 19 août de BMC Musculoskeletal Disorders, suggère une base biologique en démontrant une association positive entre un pic du taux d’urate sérique et la consommation de poisson, de viande rouge, de tomate et d’autres aliments.
L’étude s’appuie sur les données d’études antérieures sur ce sujet, notamment la génération de l’Atherosclerosis Risk in Communities (ARIC), de la Cardiovascular Health Study (CHS) et de la Framington Heart Study (FHS).
La nouvelle étude comprend 1 791 hommes et femmes ayant un diagnostic confirmé de goutte. Les chercheurs ont demandé aux participants si des aliments ou des boissons particuliers déclenchaient des crises de goutte. An additional sample set of 260 people of Maori descent from the North Island of New Zealand was included, for a total of 2,052 study participants. The researchers divided the group’s identified foods and beverages into 10 categories:
- Alcohol
- Dairy products
- Fruit
- Poultry
- Red meat
- Seafood/fish
- Sugar-sweetened beverages
- Tomatoes
- Vegetables
- Other
The list of the top four foods and beverage triggers was followed by vegetables, fruit and sugar-sweetened drinks.
The researchers reported that tomatoes as a trigger was more common among the New Zealand Maori, Ngati Porou Maori and New Zealand Pacific Island people, due to a greater genetic risk.
Des études antérieures avaient déjà établi une corrélation entre les fruits de mer/poissons, l’alcool et la viande rouge et les niveaux d’urate sériques, les chercheurs ont donc émis l’hypothèse que ce serait également le cas pour les tomates.
Après avoir testé l’association avec les données ARIC, CHS et FHS, les chercheurs ont trouvé une association positive dans l’ensemble d’échantillons ARIC : une augmentation de l’urate sérique par portion supplémentaire par semaine de tomates. Une direction positive similaire a été trouvée dans les échantillons CHS et FHS.
Les chercheurs ont ensuite examiné les études qui ont examiné les niveaux d’urate plasmatique après que les sujets aient consommé des tomates ou des produits à base de tomate. Si une étude a effectivement constaté une augmentation moyenne des niveaux 48 heures après la consommation, d’autres études n’ont pas eu les mêmes résultats.
« Il y a deux groupes de produits chimiques dans les tomates qui pourraient augmenter la quantité d’acide urique dans le plasma sanguin », a expliqué H.P. Vasantha Rupasinghe, Ph.D., P.Ag., dans une interview. « Un groupe est l’acide phénolique, et le second groupe est le glutamate ».
Dans une interview accordée à Rheumatology Network, H.P. Vasantha Rupasinghe, Ph.D., titulaire de la Chaire de recherche du Canada sur les bioactifs et les bioproduits des fruits à l’Université Dalhousie en Nouvelle-Écosse, a expliqué qu’il y a deux groupes de produits chimiques dans les tomates qui pourraient augmenter la quantité d’acide urique dans le plasma sanguin.
« Un groupe est l’acide phénolique, et le second groupe est le glutamate », a-t-il déclaré. Selon Rupasinghe, les acides phénoliques et le glutamate sont cependant des composants très mineurs dans les tomates : « Si vous mangez 100 grammes, vous obtenez seulement trois à cinq milligrammes d’acide phénolique et 140 milligrammes de glutamate, de très petites quantités. » Cent grammes correspondraient à une tomate, a-t-il expliqué.
« Il y a d’autres aliments qui sont riches en glutamate, comme la sauce soja, certains fromages comme le parmesan, certains champignons et le jus de raisin. » Ainsi, si les tomates ont bien la capacité de déclencher des crises de goutte, elles sont comme les autres aliments dans la catégorie des « déclencheurs possibles ».
Les auteurs de l’étude ont toutefois reconnu que des recherches supplémentaires sont nécessaires : « Des recherches supplémentaires sur la relation entre la goutte (et le début des crises de goutte) et les tomates doivent être menées, afin d’approfondir cette relation, potentiellement avec un plan d’étude cas-croisé, comme précédemment utilisé pour démontrer qu’un régime riche en purine et l’alcool sont des déclencheurs de crises de goutte aiguës. L’analyse de tout effet sur l’excrétion urinaire d’acide urique et le métabolisme du glutamate est également nécessaire pour identifier les mécanismes à l’origine de cette association. »
Au total, 1 447 (70,6 %) des 2 051 sujets ont déclaré qu’un ou plusieurs aliments ou boissons déclencheraient une crise de goutte, et 69,4 % ont déclaré plus d’un déclencheur.