Contexte : Une controverse considérable subsiste quant à l’organisation optimale du suivi du cancer de l’endomètre.
Objectif : Évaluer la relation entre la façon dont la récidive a été détectée et la survie après le traitement du cancer de l’endomètre. De plus, identifier les caractéristiques associées à un examen programmé à l’avance chez les femmes présentant une récidive symptomatique.
Matériel et méthodes : Toutes les femmes atteintes d’un cancer de l’endomètre de stade précoce au cours de la période 2005-2009 ont été incluses dans une cohorte historique basée sur la population, dérivée de la base de données danoise sur le cancer gynécologique. Les femmes diagnostiquées avec une récidive dans les trois ans après la chirurgie primaire et le mode de détection de la récidive ont été identifiés à partir des dossiers hospitaliers : récidive asymptomatique détectée lors du suivi régulier, récidive symptomatique détectée lors du suivi régulier ou récidive symptomatique détectée entre deux suivis. La survie des femmes présentant une maladie symptomatique et asymptomatique a été comparée. En outre, les caractéristiques associées à l’autosaisine par rapport à la présentation des symptômes lors des suivis réguliers ont été identifiées à l’aide d’analyses univariées.
Résultats : Au total, 183 cas de récidive (7%) ont été identifiés dans la cohorte de 2612 femmes. Parmi celles-ci, 65,5% étaient symptomatiques, les saignements vaginaux étant le symptôme le plus répandu. Les femmes asymptomatiques avaient un taux de survie à trois ans significativement meilleur que les femmes symptomatiques (80,3 % contre 54,3 %, p < 0,01). Au total, 2,3 % de la population totale a connu une récidive asymptomatique. Les femmes diagnostiquées lors d’une visite préprogrammée en raison de symptômes avaient un niveau d’éducation plus élevé (p = 0,03) et plus souvent une maladie à haut risque (p = 0,02) que les femmes symptomatiques diagnostiquées lors d’un suivi régulier.
Conclusion : Le cancer de l’endomètre à un stade précoce comporte un faible risque de récidive. La survie semble être supérieure chez les patientes asymptomatiques, mais le biais de durée, c’est-à-dire l’effet de la biologie tumorale agressive dans les récidives symptomatiques, peut biaiser les résultats dans les essais contrôlés non randomisés. Les patients bien éduqués présentant des symptômes de récidive ont plus souvent consulté un médecin que leurs homologues moins éduqués. Ceci devrait être pris en compte si le suivi à l’initiative du patient est le soin standard.