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L’assemblée annuelle 2012 du NAPCRG s’est déroulée à la Nouvelle-Orléans, en Louisiane, la première semaine de décembre et a permis de célébrer le 40e anniversaire du NAPCRG. La séance plénière du premier jour, animée par T. R. Reid, auteur américain, célèbre reporter, réalisateur de documentaires et commentateur de l’émission Morning Edition de la National Public Radio, était à la fois légère et stimulante. Reid a raconté ses expériences en matière d’obtention de soins de santé dans diverses nations industrialisées dans lesquelles il a vécu avec sa famille tout en réalisant son livre, The Healing of America et le documentaire de PBS, Sick Around the World.

Reid a comparé 4 modèles de soins de santé différents utilisés dans les nations industrialisées, notamment : le modèle Beveridge, le modèle Bismarck, le modèle de l’assurance maladie nationale ou modèle Tommy Douglas, et le modèle du ticket modérateur. Conçu par le créateur du National Health Service, Lord William Beveridge, le modèle de Beveridge fournit des soins de santé à tous les citoyens et est financé par le gouvernement par le biais des impôts. Ce modèle de « médecine socialisée » se retrouve actuellement en Grande-Bretagne, en Espagne et en Nouvelle-Zélande.

Le modèle Bismarck utilise un système d’assurance et est généralement financé conjointement par les employeurs et les employés par le biais de retenues sur salaire. Contrairement à ce qui se passe avec l’industrie de l’assurance américaine, les plans d’assurance maladie de type Bismarck ne font pas de profit et doivent inclure tous les citoyens. Les médecins et les hôpitaux sont généralement privés dans les pays de type Bismarck. On trouve ce modèle en Allemagne, en France, en Belgique, aux Pays-Bas, au Japon et en Suisse.

Le modèle d’assurance maladie nationale comporte des éléments des modèles de Beveridge et de Bismarck. Il fait appel à des prestataires du secteur privé, mais le paiement provient d’un programme d’assurance géré par le gouvernement que tous les citoyens financent par une prime ou une taxe. Ces programmes d’assurance universelle ont tendance à être moins coûteux et à avoir des coûts administratifs moins élevés que les régimes d’assurance à but lucratif de type américain. Les régimes nationaux d’assurance maladie contrôlent également les coûts en limitant les services médicaux qu’ils prennent en charge et/ou en exigeant que les patients attendent pour être traités. Le système classique d’assurance maladie nationale se trouve au Canada.

Le dernier modèle, le modèle à fonds perdus, est celui que l’on trouve dans la majorité du monde. Il est utilisé dans les pays qui sont trop pauvres ou désorganisés pour offrir un quelconque système national de soins de santé. Dans ces pays, ceux qui ont de l’argent et peuvent payer les soins de santé les obtiennent, et ceux qui ne le font pas restent malades ou meurent. Dans les régions rurales d’Afrique, d’Inde, de Chine et d’Amérique du Sud, des centaines de millions de personnes passent toute leur vie sans jamais voir un médecin.

Un thème commun que Reid a remarqué parmi les systèmes de soins de santé qu’il a utilisés est que ces systèmes fournissent une couverture de soins de santé pour tout le monde, tout en dépensant beaucoup moins en soins de santé que les États-Unis. En outre, il a pu obtenir de bons soins pour lui-même et sa famille et la facture représentait près d’un quart de ce qu’il lui serait facturé chez lui aux États-Unis. Le système de santé américain comporte des éléments de chacun des 4 modèles et fournit différents types de soins et de couverture pour différents secteurs de la population, ce qui le rend décousu et coûteux.

Reid a souligné la myriade d’inconvénients du système américain actuel, notamment le fait que les Américains ont certains des pires résultats liés à la santé des nations industrialisées. De ses vastes expériences vécues, il a conclu que le meilleur système est celui qui couvre les soins de santé pour tous les individus du berceau à la tombe. Cela permet aux prestataires de soins de santé d’investir dans les soins préventifs, ce qui réduit les coûts et améliore la santé à long terme. À la fin de son discours, M. Reid a résumé son livre pour l’auditoire en une seule phrase : « Si nous pouvions trouver la volonté de fournir des soins de santé à tout le monde, les autres pays pourraient nous montrer la voie. »

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