Dépistage de l’ostéoporose pour prévenir les fractures : Déclaration de recommandation de l’USPSTF

La U.S. Preventive Services Task Force a commandé une revue systématique des preuves de 168 articles de qualité moyenne-bonne pour examiner les preuves plus récentes sur le dépistage et le traitement de la fracture ostéoporotique chez les femmes et les hommes et mettre à jour sa directive de 2011. Ils ont trouvé des preuves convaincantes que les tests de mesure osseuse et les outils d’évaluation du risque clinique sont précis pour prédire les fractures ostéoporotiques chez les femmes. Pour les femmes ménopausées de plus de 65 ans et celles de moins de 65 ans présentant un risque accru d’ostéoporose, l’USPSTF a trouvé des preuves convaincantes que le dépistage peut détecter l’ostéoporose et que le traitement peut apporter au moins un bénéfice modéré dans la prévention des fractures (grade B). Pour les hommes, ils signalent des preuves inadéquates sur les avantages et les inconvénients du dépistage de l’ostéoporose pour réduire le risque de fractures (déclaration I).

Dr Neil Skolnik (à gauche) et Dr Aarisha Shrestha

Dr Neil Skolnik (à gauche) et Dr. Aarisha Shrestha

Importance

L’ostéoporose entraîne une fragilité osseuse accrue et un risque de fractures, plus précisément de fractures de la hanche, qui sont associées à des limitations de la mobilité, à des douleurs chroniques, à un handicap et à une perte d’indépendance, ainsi qu’à une diminution de la qualité de vie : 21 % à 30 % des personnes qui subissent une fracture de la hanche meurent dans l’année qui suit. L’ostéoporose est généralement asymptomatique jusqu’à ce qu’une fracture se produise. La prévention des fractures est donc le principal objectif d’une stratégie de dépistage de l’ostéoporose. Avec l’augmentation de l’espérance de vie de la population américaine, le fardeau potentiel évitable est susceptible d’augmenter dans les années à venir.

Tests de dépistage

Le test le plus couramment utilisé est l’absorptiométrie à rayons X à double énergie (DXA) centrale, qui permet de mesurer la densité minérale osseuse (DMO) de la hanche et de la colonne lombaire. La plupart des directives thérapeutiques utilisent déjà la DXA centrale pour définir l’ostéoporose et le seuil à partir duquel il faut commencer les traitements médicamenteux de prévention. D’autres alternatives moins coûteuses et plus accessibles sont la DXA périphérique, qui mesure la DMO à la partie inférieure de l’avant-bras et au talon, et l’échographie quantitative (QUS), qui évalue également des sites périphériques comme le calcanéum. Le QUS ne mesure pas la DMO. L’USPSTF a estimé que les préjudices associés au dépistage étaient faibles (principalement l’exposition aux radiations de la DXA et les coûts d’opportunité).

Population et évaluation des risques

L’examen a porté sur des adultes de plus de 40 ans, principalement des femmes ménopausées, sans antécédents de fractures antérieures à faible traumatisme, sans conditions ou médicaments pouvant causer une ostéoporose secondaire et sans risque accru de chutes.

Les patients présentant un risque accru de fractures ostéoporotiques sont ceux ayant des antécédents parentaux de fractures de la hanche, un faible poids corporel, une consommation excessive d’alcool et les fumeurs. Chez les femmes ménopausées de moins de 65 ans présentant au moins un facteur de risque, une approche raisonnable pour déterminer qui doit faire l’objet d’un dépistage par DMO consiste à utiliser l’un des divers outils d’évaluation du risque clinique disponibles. Les outils les plus fréquemment étudiés chez les femmes sont l’Osteoporosis Risk Assessment Instrument (ORAI), l’Osteoporosis Index of Risk (OSIRIS), l’Osteoporosis Self-Assessment Tool (OST) et le Simple Calculated Osteoporosis Risk Estimation (SCORE). L’outil d’évaluation du risque de fracture (FRAX) calcule le risque à 10 ans de fracture ostéoporotique majeure (MOF) à l’aide de facteurs de risque cliniques. Par exemple, une approche consiste à effectuer une DMO chez les femmes de moins de 65 ans dont le risque FRAX est supérieur à 8,4 % (le risque FRAX d’une femme de 65 ans de taille et de poids moyens sans facteurs de risque majeurs).

Chez les hommes, la prévalence de l’ostéoporose (4,3 %) est généralement plus faible que chez les femmes (15,4 %). En l’absence d’autres facteurs de risque, ce n’est pas avant 80 ans que la prévalence de l’ostéoporose chez les hommes blancs commence à atteindre celle d’une femme blanche de 65 ans. Si les hommes présentent des facteurs de risque similaires à ceux des femmes décrits ci-dessus, les hommes souffrant d’hypogonadisme, ayant des antécédents d’accident vasculaire cérébral et des antécédents de diabète présentent également un risque accru de fracture.

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