On me demande souvent : » Qu’est-ce que le syndrome de libération de cytokines (SRC) ? « . Globalement, le syndrome de libération de cytokines est un déversement massif de cytokines inflammatoires en réponse à un stimulus inflammatoire. C’est ce qu’on observe dans les greffes haploidentiques, où le donneur et le receveur ne sont qu’à moitié compatibles, et où il y a un déferlement d’inflammation dû à cette reconnaissance. Le syndrome de libération de cytokines est également observé dans le cadre de la thérapie par récepteur d’antigène chimérique, où les cellules ciblées, les cellules tumorales, sont attaquées par le lymphocyte T qui a été modifié pour attaquer un antigène particulier exprimé à la surface de la cellule cancéreuse. Cela conduit, là encore, à un déversement massif de cytokines qui doivent être gérées.
Le syndrome de libération de cytokines, en particulier dans le contexte de la thérapie par récepteur d’antigène chimérique, est un état inflammatoire qui, de manière intéressante, conduit à des niveaux très élevés d’interleukine-6. L’étude originale réalisée par le groupe de Pennsylvanie a montré que ces patients présentant des taux très élevés d’IL-6 peuvent être traités par le tocilizumab, un anticorps anti-récepteur de l’IL-6. Il se lie au récepteur de l’IL-6, empêchant l’IL-6 d’activer les cellules en phase terminale ou les cellules endothéliales, les cellules inflammatoires, et toute une série de choses qui peuvent être régulées à la hausse en termes d’inflammation par l’IL-6. Le tocilizumab est un élément essentiel du traitement du syndrome de libération de cytokines. Si la situation s’aggrave, en d’autres termes si le patient ne répond pas au tocilizumab, les stéroïdes sont maintenant le traitement de référence qui suit les patients qui ne répondaient pas bien au tocilizumab, ou qui ont un SRC accéléré au point de mettre leur vie en danger. Le SRC peut être très dangereux pour la vie et il est donc très important de reconnaître et de traiter ce syndrome.